Boutique en ligne Phyllostachys edulis (= pubescens) – Bambou géant

Le Phyllostachys edulis est un bambou géant parmi les plus élégants qui soient. Si ses chaumes peuvent atteindre 20 m de hauteur, son feuillage au contraire est constitué de toutes petites feuilles, qui lui donnent un air de légèreté incomparable. Très graphique, il s’anime ainsi au moindre souffle d’air, apportant une dynamique au jardin. Il forme des cannes d’un vert bleuté très décoratif et si sa croissance est rapide, il met en revanche de longues années pour bien s’implanter. Nécessitant beaucoup de chaleur et de soleil, sa culture est plus adaptée dans le sud, même s’il fait preuve d’une bonne rusticité. Il est néanmoins réputé difficile de culture, car s’il aime les hivers secs de la Méditerranée, il a besoin d’eau en été.

Ce bambou appartient à la famille des Poacées, ou Graminées. Si certaines espèces sont capables d’atteindre des dizaines de mètres de hauteur et de former des chaumes durs comme du bois, ce ne sont donc pas des arbres, mais des herbes. On en compte plus de mille espèces, réparties sur tous les continents, sauf en Antarctique.

Le Phyllostachys edulis est originaire des Monts Qinling en Chine centrale, où il pousse jusqu’à 1600 m d’altitude, résistant bien au froid du fait du bon drainage du sol qui lui évite les excès d’eau hivernaux (on le trouve toujours à flanc de montagne dans cette région). Sa zone naturelle s’étend aussi dans les régions plus au sud, caractérisées par des pluies de mousson en été et des hivers frais et secs. C’est le bambou le plus répandu en Chine qui forme les 2/3 des forêts de bambous popularisées par nombre de films ces dernières années. Il peut y atteindre une hauteur de 27 m, avec des cannes de 25 cm de diamètre et des entrenœuds espacés de 40 cm qui lui donnent un aspect très esthétique. Utilisé pour fabriquer du papier de bambou depuis des centaines d’années, il a aussi une importance économique alimentaire, les jeunes pousses étant consommées (edulis = qu’on peut manger en latin). Son nom vernaculaire chinois Mao Zhu (Moso en japonais) signifie “bambou poilu” en référence à ses jeunes chaumes recouverts d’un duvet abondant (d’où aussi l’un de ses synonymes de Phyllostachys pubescens…).

Au niveau ornemental, ce bambou est très intéressant par le contraste entre ses dimensions adultes et la finesse de son feuillage. Les feuilles, d’un vert profond, sont en effet très petites, mesurant environ 6 cm de long seulement, pour 1,5 cm de large. Présentes en quantité, elles forment comme un nuage de végétation autour des chaumes interminables, captant le moindre frémissement d’air pour onduler et bruisser dans le vent. Les chaumes ne sont pas en reste, avec leur finesse et leur élégance, s’habillant d’un beau vert légèrement bleuté. Dans de bonnes conditions de culture, il pourra atteindre dans le sud de notre pays 15 à 20 m de hauteur, avec des diamètres de cannes de 10 à 20 cm.
Dans le nord, il n’atteindra jamais de grandes dimensions, faute de chaleur et d’ensoleillement suffisants, et se révélera décevant pour celui qui espérait obtenir un géant, ne dépassant pas quelques mètres de hauteur. Pour autant, sa culture n’est pas non plus aisée dans le sud. Rustique jusqu’à -17°C, voire -20°C une fois bien implanté, le froid ne sera certes pas un facteur limitant. À noter néanmoins qu’il craint le gel tardif, du fait de l’émergence précoce des turions (jeunes pousses), dès mars-avril. Il n’aime pas non plus les vents froids, comme le mistral. Il apprécie les hivers secs, et en cas d’humidité, a besoin d’un sol extrêmement bien drainé, car les excès d’eau lui seraient fatals (en été aussi d’ailleurs). Le problème vient plutôt de la période estivale, parce qu’il a besoin d’eau pour accompagner sa croissance.
En résumé, il lui faut un sol non calcaire, de pH neutre à acide, profond et fertile, bien drainé, mais suffisamment humide en été. Beaucoup de soleil en été, peu de pluie en hiver et un abri contre le vent. Autant dire que sa culture est destinée aux vrais amateurs du genre, disposant d’un grand terrain, car évidemment, en bon Phyllostachys, il est traçant. De croissance rapide, il lui faut cependant plusieurs années pour bien s’implanter et donner le meilleur de lui-même… mais alors, quel spectacle !

Ce bambou géant permettra de créer des scènes exotiques à grande échelle du fait de ses dimensions impressionnantes. Rustique dans la plupart des régions, il n’atteindra toutefois sa taille que dans le sud, où il profitera de la chaleur et du soleil. Il fera merveille à proximité d’un point d’eau dans lequel se reflétera sa silhouette élégante… à condition que le sol ne soit pas détrempé. On l’utilisera principalement en isolé, en formant une touffe ceinturée d’une barrière anti-rhizome, pour (essayer de) limiter son extension. Difficile à associer à d’autres plantes qu’il risquerait d’étouffer, une solution consiste à composer une petite bambouseraie en plantant d’autres espèces à ses côtés, comme le Phyllostachys viridis Sulphurea. Ce cousin forme de superbes chaumes devenant jaune soufre avec le temps et qui contrasteront donc avec le vert bleuté du P. edulis. Le Phyllostachys vivax Huangwenzhu est aussi bien décoratif avec ses cannes d’un beau vert orné de stries jaunes.