Le Melia azedarach porte des noms aussi variés que Margousier, arbre à chapelets, Lilas de Perse ou encore Acajou de Ceylan. Cultivé depuis des siècles comme arbre de temple en Perse, à Ceylan et en Malaisie, ce petit arbre ornemental et utilitaire a tracé son chemin à travers les siècles, depuis les contrées arides de l’Himalaya jusqu’en région méditerrannée. Epargné par les insectes et les maladies, il charme par sa floraison légère et parfumée qui rappelle un peu celle du lilas, puis par ses fruits couleur miel qui persistent longtemps sur les rameaux en hiver. À défaut d’être spectaculaire, il présente pour le jardinier un avantage incontestable : son extrême robustesse, doublée d’une frugalité à toute épreuve. Cet arbuste caduc qui réussit en tout sol drainé et à toutes expositions n’a qu’une faiblesse : il redoute les hivers très froids.
Le genre Melia, appartenant à la famille des Méliacées, ne compte qu’une seule espèce, le Melia azedarach, largement distribué en Asie, de l’Irak au Japon, du sud de la Chine jusqu’en Australie, en Afrique orientale, ainsi que dans le bassin méditerranéen. Cette espèce, assez polymorphe en fonction de son environnement, est originaire du sud de l’Himalaya (Baluchistan et Cachemire). Elle doit son surnom d’arbre aux chapelets à l’utilisation que l’on faisait autrefois de ses noyaux naturellement percés. On l’appelle aussi acajou de Ceylan, c’est un proche-parent des autres acajous (Khaya, Swietenia, Dysoxylum), tropicaux, très prisés en ébénisterie. La longévité du Melia azedarach atteint 200 ans et sa croissance est très rapide, du moins durant les premières années. Il est rustique en zone 8, jusqu’à -12/-15°C.
Ce petit arbre présente un port étalé, à cime arrondie, aérée. Il atteint en moyenne 9 m de hauteur pour 3 m d’envergure. Son écorce brun-grisâtre, lisse, qui se fissure en longueur avec l’âge, dévoile un bois de couleur ocre, tandis que les jeunes rameaux sont légèrement teintés de rouge. Son système racinaire est très étendu, il est capable de drageonner à distance, comme celui de l’arbousier. Son feuillage tombe en automne et réapparaît tardivement au printemps, en même temps que la floraison. Il est composé de longues feuilles atteignant 25 à 45 cm de longueur, découpé en de nombreuses folioles ovales et pointues plus ou moins bordées de dents. Elles sont d’un vert franc, brillantes sur le dessus, plus claires dessous, puis virent au jaune avant de tomber en automne. Les feuilles dégagent au froissement une odeur qui peut être désagréable, due à la présence de principes insecticides. La floraison a lieu en mai-juin, plus ou moins tôt selon le climat. Elle se présente sous la forme de panicules un peu lâches mesurant 20 à 25 cm de long, apparaissant à l’aisselle des feuilles sur les rameaux de l’année. Ces bouquets odorants sont formés de nombreuses petites fleurs tubulaires et étoilées à 5 pétales, larges de 1,5 à 2 cm, de couleur lilas clair. Le tube de la corolle est d’un violet plus soutenu, les anthères sont jaunes. Cette floraison laisse place à de grappes de fruits ronds, de 1,5 cm de diamètre, d’abord vert acide, devenant jaune miel à maturité. Ils persistent longtemps sur les rameaux après la chute des feuilles, faisant le régal des oiseaux et des chauves-souris qui dispersent les graines. Le noyau dur, ovale, côtelé, est naturellement percé, comme une perle. Il renferme 6 loges contenant 6 graines qui ressemblent à des grains de riz brun.
Le Melia azedarach ne fait pas partie de ces arbustes que l’on rêve d’acquérir à tout prix, mais il n’est pas dénué de charme, et il est précieux pour apporter un peu de luxuriance aux zones ingrates ou sauvages du jardin, même en sol sec et pauvre. Il se fait remarquer au moment de la floraison, puis sait se faire discret, jusqu’en hiver où ses fruits attirent l’attention. On l’associera dans un massif ou une haie libre à d’autres arbustes peu exigeants comme l’arbre à miel Tetradium daniellii, aux Elaeagnus, rosiers botaniques, arbousiers, sureaux, pyracantha, Tetraclinis, grandes viornes et bien d’autres encore.
Propriétés, utilisations :
On cultivait autrefois la mélie en Italie pour fabriquer des chapelets avec ses noyaux. Les graines oléagineuses donnent une huile utilisée dans les savons, cires, lubrifiants, mais aussi comme vermifuge, pour soigner certains désordres du foie et des reins… Son feuillage est utilisé comme fourrage. Cette plante médicinale est très appréciée en médecine ayurvédique.
L’arbuste possède également un bois de qualité, de couleur plus ou moins jaune rosé à rouge foncé : imputrescible, à grain fin, il porte le nom d’ “acajou de Ceylan” et ressemble au teck (Tectona grandis).
Port
Floraison
Feuillage
Botanique
Melia
azedarach
Meliaceae
Neem, Arbre à chapelets, Arbre à perles, Arbre de Paradis, Faux Sycomore, Lilas des Indes, Lilas de Perse.
Himalaya