Le Nannhorhops ritchiana Silver, connu sous le nom de Palmier Mazari, parfois nommé Palmier d’Iran en raison de ses origines, est une plante exceptionnelle et paradoxale, à la fois extrêmement résistante et très sensible à son environnement. Il développe, lentement, et même très lentement, un stipe qui s’affaisse et se ramifie avec le temps, tout en donnant naissance à des petits rejets, tandis que ses palmes raides, portés par un pétiole dont la base émerge d’une laine orange se redressent, verticales, comme de grands éventails argentés. Autant l’avouer: en pleine terre, les Nannhorops détestent l’eau et les climats humides et frais. Ils constituent en revanche d’excellentes plantes de jardin exotique en climat méditerranéen et en zone aride, comme en témoignent les deux exemplaires imposants introduits en 1871 au jardin botanique Thuret situé non loin d’Antibes.
Le Nannhorrhops ritchiana (synonyme Chamaerops ritchieana, Nannorrhops naudeniana) appartient à la famille des arécacées. Le nom du genre provient du grec nannos ‘nain’, et rhops ‘buisson’, à rapprocher du port de la plante dans son milieu d’origine. Il est originaire des zones semi-désertiques d’Afghanistan, du Pakistan et d’Iran, et pousse jusqu’à 1800 m d’altitude, où il subit des hivers froids et se trouve régulièrement recouvert de neige. Ce palmier qui pourra atteindre, très très lentement, 10 à 12m de hauteur, est porté par un ou plusieurs faux tronc (stipes) épais, droits, massifs, atteignant parfois 25 cm de diamètre, de couleur grise, portant les vestiges des anciennes feuilles séchées. Tout au long de sa croissance, le stipe s’affaisse à la base et il se divise régulièrement en deux à son extrémité, produisant ce que l’on appelle des ramifications dichotomiques. Ses rameaux forment de nouveaux troncs, qui peuvent présenter les restes des anciens pétioles fendus. Le feuillage est disposé en couronnes terminales au bout de chaque stipe, il peut occuper à terme une envergure de 6m. Chaque couronne est composée de 10 à 20 feuilles légèrement costapalmées, c’est à dire des feuilles palmées disposées en éventail autour d’un axe central. Chez cette sous-espèce ‘Silver’, chaque feuille, large de 70cm à 1m, arbore une belle couleur gris-bleu très argenté. La face inférieure est de couleur légèrement glauque. Elle est divisée en 30 segments rigides et portée par un pétiole atteignant 1m de longueur, couvert à sa base d’une fibre orange qui ressemble à de la laine feutrée.
La floraison, qui a lieu sur des individus très âgés, est spectaculaire. Chaque couronne de palmes est monocarpique, c’est à dire qu’elle meurt après floraison. Elle est cependant remplacée, sur le même stipe, par une nouvelle couronne. L’inflorescence, ramifiée, émerge lentement du coeur de la couronne mâture et peut mesurer 2 m de long. Elle porte une grande quantité de fleurs blanc-crème qui donneront naissance, en climat favorable, à des fruits ronds, de couleur brune, contenant chacun une graine ronde et brune de 1 à 1,5cm de diamètre qui germe assez facilement.
Très apprécié comme specimen à planter en isolé dans les jardins de bord de mer, en particulier en climat sec et chaud, le Palmier Mazari Silver fait partie, avec le Chamaerops hystrix et le Chamaerops humilis, des espèces de palmier d’ornement les plus rustiques en théorie. Ce facteur dépend en réalité beaucoup du drainage du sol et de l’humidité ambiante. Irremplaçable et prestigieux en climat doux, il peut également être cultivé ailleurs dans un grand bac partout en France, que l’on remisera l’hiver dans un local frais, lumineux et aéré, avec un régime sec. Installé près d’une entrée, ou de part et d’autre d’un portail, planté en isolé près d’une piscine, il sera superbe. Comme le Jubaea chilensis, les Eucalyptus et les grands mimosas, en fond de massif, il compose la toile de fond typique des jardins bordant la méditerranée ou les côtes atlantiques du sud de la France. Les amateurs de plantes graphiques pourront planter à ses côtés le Palmier bleu du Mexique (Brahea armata), le Nolina siberica, l’Agave ovatifolia, le Dasylirion wheeleri, le Yucca rigida, d’autres plantes qui semblent trempées dans l’acier, très bleues, bien adaptées aux conditions arides.
Les Nannorrhops ritchiana sont cultivés avec succès dans plusieurs endroits du monde et sous différents climats tels que ceux de la Floride, de la Californie, du Texas, d’Italie, de France et du Venezuela, ce qui donne une bonne indication de leurs préférences bio-climatiques.
Les palmiers sont véritablement des plantes à part : ils forment un grand groupe végétal, la famille des Arécacées, et se reconnaissent immédiatement – ils ne ressemblent pas aux autres plantes. Ils nous impressionnent par leur silhouette majestueuse, composée d’un stipe très droit, au sommet duquel se déploie une couronne de feuilles. Celles-ci sont toujours très grandes, et prennent la forme de palmes (feuilles palmées) ou de plumes (feuilles pennées). Souvent vertes, elles peuvent aussi prendre de belles teintes bleutées ou grises.
Il existe de nombreuses variétés de palmiers : les superbes Phoenix (dont les palmiers dattiers et palmiers des Canaries), les palmiers chanvre (parfois appelés palmiers de chine), ainsi que les Washingtonia, et les palmiers nains Chamaerops humilis… On trouve aussi des palmiers d’intérieur, comme les Areca, mais ici nous allons parler essentiellement des palmiers d’extérieur, pour le jardin.
Il sera évidemment plus facile de les cultiver si vous habitez la région méditerranéenne, cependant certains palmiers résistent très bien au froid et sont adaptés à une culture en extérieur même dans le nord de la France ! Ils se plantent au printemps, à un emplacement ensoleillé, abrité du vent, et dans un substrat drainant. Les petits palmiers peuvent être installés en pot ou bac, et placés sur une terrasse ! En pleine terre ils nécessitent peu d’entretien, mais ont besoin de plus d’attention lorsqu’ils sont cultivés en pot. Dans ce cas, il faudra les arroser de temps en temps, leur apporter un peu d’engrais et les rempoter en moyenne tous les trois ans.
Les palmiers sont des plantes qui impressionnent et qui fascinent. Ils sont capables de nous extirper de la morosité et grisaille ambiante pour nous transporter au soleil. Ils nous font rêver en amenant immédiatement une dose d’exotisme au jardin. Le seul nom des palmiers suffit à évoquer un décor de carte postale, une plage paradisiaque avec ses cocotiers et son eau turquoise… Alors, pourquoi ne pas ajouter un peu d’exotisme à votre jardin ?
Port
Floraison
Feuillage
Botanique
ritchiana
Silver (Iran Siver)
Arecaceae
Palmier d’Iran – Chamaerops ritchieana, Nannorrhops naudeniana.
Moyen-Orient